vendredi 22 octobre 2010

Pimp your Punk! (level 1)

Née avec les années punk, j'ai principalement porté la crête étant gamine. Décor : une salle de bain, un canard en plastique (masqué par mes soins au marqueur à alcool), des spikes façonnées au Dop' Pomme verte, et j'étais parée pour une suite de batailles mémorables contre mon gant de toilette, carnivore de surcroit. Bref...

Tout ça pour vous dire que je comptais vous parler punk.
Mais ne vous attendez pas à une rétrospective "Inrock' style". Ne vous attendez pas non plus à ce que je vous parle musique, d'ailleurs. Car Punk is Everywhere (voilà pour le fond sonore)... et c'est donc dans le monde littéraire et ses dérivés que je vais fouiner pour vous à la recherche du petit punk perdu (pauvre petit punk qui a perdu sa maman) - je divague, je divague-. Bon, titre :

Cyberwhat?

Parce que les punks, ça crie, c'est sale, ça a des pantalons tout troués, du métal plein la figure et des épingles à nourrice qui piquent. Chacun sait ça.
Eh bien non ma bonne dame! Pas forcément.

Je m'explique.

Un jour, une série d'écrivains de science-fiction pas forcément juvéniles ont décidé de faire évoluer leurs anti-héros marginaux dans un monde de super-technologie dominé par un système aux relents totalitaires (waw, t'as vu la phrase?, c'est presqu'aussi bien que du Eco). Et vu que le style littéraire changeait plutôt des space operas de l'époque (ah oui, on est au début des années 80), les critiques (surtout un; il s'appelle Dozois, même) ont regroupé ça sous la charmante appellation de cyberpunk. Pourquoi? Parce que c'était plus crade que Star Treck mais aussi technologique que StarWars. En gros. Puis surtout parce que bon, quand même "cyberpunk" ça le fait!

Future is now!

Ces histoires se déroulent donc le plus souvent au fin fond d'un paysage urbain incrusté de technologie de pointe et baigné dans une sorte de marécage post-nano-électronique recyclé (rejoignant en cela le "do-it-yourself" punk , d'ailleurs, en passant).
On est donc assez loin des extraterrestres vengeurs ou des invasions spatiales. Ici, le futur n'est plus une projection. On y entre de plein front, sans pincette ni explications. Ça pue donc le néologisme à toutes les lignes et il faudra vous y faire.
Comment, vous ne savez pas ce qu'est le "loglo" (alors cliquez ici), ni un "exo en polycarbone" (ici) ? Eh bien dans cet univers, tout le monde sait ça, donc on ne va pas prendre le temps de vous donner le mode d'emploi. Normal.
Donc cher lecteur de cyberpunk, assimile-toi vite ou va lire du Oui Oui! En gros.
Le héros vit bien comme ça, on ne va pas te privilégier parce que tu as payé 6euros pour lire ses aventures. Quand-même.

Résultat : un sentiment d'étrangeté et d'immersion à l'arrache. Un peu comme les premiers instants où l'on se retrouve tout seul dans une foule au milieu d'une ville à l'autre bout de la planète, mais en plus hard. Alors on aime ou on n'aime pas. Moi, j'aime ça me plait (je précise maintenant)!

Et en guise d'envoi, comme le dit Bruce Sterling :
“Anything that can be done to a rat can be done to a human being. And we can do most anything to rats. This is a hard thing to think about, but it’s the truth. It won’t go away because we cover our eyes. That is cyberpunk.”

(dans le prochain post- dont la date de parution est encore largement indéterminée- nous verrons que les auteurs et lecteurs ont tellement kiffé le genre qu'ils ont décidé de le décliner à toutes les sauces - même wazabi? Ca, faut que je vérifie...)